lundi 31 octobre 2016

De la Thrace au Kurdistan, carnet de route Ottoman.

On est toujours en vie !


Ceci étant établi -malgré le temps depuis nos dernières nouvelles, notre actuel localisation nous ayant notoirement compliqués l'accès à un Internet "libre"- voici la suite de notre voyage, un article intégralement (ou presque) consacré à la Turquie. Fabuleux bastion des Hittites, puis des Byzantins, et enfin celui des Ottomans avant de devenir, il n'y as pas si longtemps que cela, la république de Turquie sous l'influence de Atatürk en 1923. Il faudra par contre pardonner la qualité de l'article, rédigé en plusieurs fois, avec de multiples nuits blanches et d'innombrables galères de connexion et de censure, qui rendent notamment impossible d'ajuster convenablement les photos, et l'écriture un peu fatiguée.

Mais comme toujours je me précipite, je vous ai abandonnés en Grèce et il va bien falloir en sortir avant de rallier le monde des sultans et des vizirs.

Après la visite d’Athènes, nous avons laissé Alexandros et sa famille pour rallier Thessalonique aussi vite que possible, non sans une escale aux fameuses "Météores" dont tout le monde me parle depuis si longtemps (Pour ne pas dire "me rabâche les oreilles")

Les météores, sont une série de Monastères haut perchés (et c'est peu dire !) qui ont longtemps abrité des moines Orthodoxes de leur nombreux envahisseurs, des siècles durant. A vrai dire, la formation rocheuse en tant que telle est déjà superbe, mais quand les premiers monastères font leur apparition ça devient carrément impressionnant !



Peu importe où le regard porte, un monastère viendra toujours envahir votre champs de vision, et c'est tant mieux !

Comment ne pas approuver l'emplacement de ces chers moines orthodoxes ?



Plus ou moins massifs, les monastères sont hallucinament bien conservés, et désormais hors de danger d'une quelconque invasion.


Mais nous ne pouvons résister à la tentation de reprendre le volant, m'fin le guidon quoi, l'idée d'être bientôt en Turquie nous titille l'esprit. Nous décidons donc de tracer aussi vite que possible ces neuf cent derniers kilomètres, ignorant donc le Mont Olympe et la ville de Thessalonique.
Toutefois, la Grèce nous réserve une fameuse dernière journée en son sein.

C'est ainsi qu'à quelques trois cent soixante dix kilomètres de la frontière Turque, dans un endroit bien trop perdu pour que nous puissions le citer précisément, alors que nous dormons au milieu des vignes sauvages, un chasseur nous réveille en faisant courir son chien autour de la tente pour s'amuser. Sans méchanceté aucune certes, mais un drôle de réveil canin. A peine le temps de déjeuner, qu'une meute d'une dizaine de chiens nous fonce dessus. C'en est trop, nous reprenons la route. Mais ce n'est pas longtemps aux goûts des dieux grecs, qui devant notre ignorance de leur toute puissance nous envoient leurs plus fidèles serviteurs, dont l'autorité ici est absolu et le courroux terrible. C'est ainsi que nous nous faisons donc arrêter par la police au beau milieu d'un petit bled. Nous nous plions aux consignes imposées d'un vigoureux mouvement de bras à travers la vitre de leur véhicule, et nous nous rangeons sur le bas côté. Deux imposants gaillards sortent de là, le regard sévère, et nous assènent immédiatement de leur invective : "No worry, where you come from ? Where come from" Et alors qu'on leur répond "From France" le plus grand d'entre eux sort son téléphone et nous montre ses photos de vacances en moto... A Montpellier ! Après quelques minutes, les deux policiers repartent aussi sec, non s'en s'assurer qu'on ne manque de rien.

Mais la Grèce ne nous lâche pas aussi facilement, cinquante mètres à peine et voilà que le câble d'embrayage casse ! Mais le plus long n'est pas la réparation en tant que telle, mais d'expliquer aux hordes de grecs qui s’arrêtent pour nous aider que tout va bien et qu'on n'a besoin de rien !

Nous finissons enfin par rallier Ipsala, et passer la frontière après une multitude de contrôles, où comme d'habitude les motards échappent aux fouilles.

Faire un peu de change à la frontière se révèle une pure folie, dans la cohue la plus totale d'Ipsala, nous avons simplement changé d'univers. Toutefois la route jusqu'à Istanbul se révèle plus tranquille.
Ou presque... A quinze kilomètres du coeur de ville de l'ancienne Constantinople nous abdiquons, la circulation est trop dense (et complètement barrée anecdotiquement) pour mes petits bras fatigués après cinq cent kilomètres de routes.

Dans la banlieue de Avcilar, la belle mosquée que voilà nous permettra d'expérimenter notre premier réveil nocturne au doux son de la première prière du jour.







Nous franchissons tant bien que mal les quinze derniers kilomètres qui nous séparent de la capitale Turque, (en Trois heures à vrai dire, quand même !) et trouvons un petit appartement en plein cœur de ville à proximité de tout (airbnb mon ami).


A peine le nez dehors, nos pas nous amènent de découvertes en découvertes.




Le hasard nous pousse à l'intérieur de la fameuse mosquée bleu,



Où Fanny peut étrenner le voile qu'elle a acheté pour l'Empire Perse (fin' l'Iran quoi).


De là, un démarcheur de rue nous embourbe dans le sympathique petit bazar ouvert de Arasta, ou étonnamment personne ne nous démarche sauvagement, ni ne nous refourgue de tapis à crédit.




Nous tentons tant bien que mal, mais sans trop d'efforts non plus, de retrouver notre appartement, et errons dans l'étonnante vieille ville Stambouliote.


Contrairement à ce qu'on peu imaginer Istanbul est une superbe ville récente, aux voitures neuves et aux maisons bien restaurées.


Mais impossible de traverser Istanbul sans passer par le grand bazar, quatre mille boutiques abritées dans un antique dédale de couloirs et d'échoppes. Impossible de ne pas trouver ce que vous souhaitez, tout y est, tout ce vend ! Contrefaçons de jean de marque, authentique Turkish delight, verrerie, portefeuilles, narguilés, bijoux en tout genre...

Seule votre capacité à supporter le démarcharge perpétuel des commerçants, leur tape sur l'épaule et les incessantes interpellation "Hi france my friend, come to my place, j'ai tout vendre ici !" limitera votre chinage. Bien que ce soit le jeu, on finit par chercher un peu de sérénité à l'extérieur.







Et c'est ainsi que l'on se retrouve de nouveau sur la place de la mosquée bleu, rafraîchissante à souhait.


Comme souvent, on craque pour quelques pâtisseries vendues à même la place dans la carriole d'un vendeur ambulant, et quelques Turkish Lira changent de mains.


Sur les (bons) conseils de notre hébergeur, nous dépensons notre semaine forcée de sédentarisme (en attendant la réponse pour nos visa Iraniens.) dans une "croisière" sur le Bosphore. Et pour ne pas se faire plumer, on la joue couleur locale sur un ferry publique, évitant ainsi les hordes de touristes des "speed boat" et de leur"bosphorus croisière" qui voguent en permanence à l'horizon.


Les premiers rivages offrent une succession de mosquées, rivalisant toutes de finesse et de beauté,








et une succession de palais Sultaniques hors normes !






Les escales ne manquent pas non plus de charmes, les docks rivalisant de beauté dans la catégorie "kitch à souhait"




Petit aparté sur les bateaux que la croisière amène inéluctablement à rencontrer : 
Des pécheurs bien sûr, des plaisanciers de toute évidence, des speed boat rempli de touristes rendus malades par le roulis continu de leur transport, mais surtout une quantité astronomique de super cargo pétroliers (ou Gazolier, gaziforier, bref je sais pas comment on dit mais des gros pleins de gaz) en provenance de la mère patrie Russe. 










Enfin nous franchissons le premier des trois ponts sur le bosphore !



Et passer en dessous vous en coûtera nettement moins cher que de passer dessus ! 



Au loin une petite île célèbre tant pour sa légende que pour sa filmographie fait son apparition, la tour de Léandre. Les adeptes du septième art y reconnaîtront même quelques extraits de James Bond...


L'une des originalités de la skyline Stambouliote, est la répétition avec laquelle ils construisent tout ce qui leur parait viable.





Mais la dernière partie du Bosphore nous fait remonter le temps au fil des fortifications et des maisons de maître. 



Fanny se fera tout de même dépanner un foulard supplémentaire par un couple d'argentins, pour supporter les embruns maritimes.




On a trouvé Cheyenne mountain version turque...


Et le fameux nouveau pont sur le Bosphore, que l'on ne sera pas amené à voir de plus près.







Toutefois, la dernière escale vous force à descendre, pour ne vous récupérer que quelques heures plus tard. A peine le bateau dans la ligne d'horizon des locaux, que nous voila pris pour cible par les restaurateurs, aussi affamés de touristes que les touristes de leurs mets délicieux. 

Cette "mini venise" laisse parfois pantois





Mais ne manque clairement pas d'authenticité...


Ni de chien !














On en profite pour regarder ce fameux "troisième pont" de plus près, depuis les ruines d'une ancienne fortification anti bizantins (qui ne présente toutefois pas plus d’intérêt que ça)




Flâner dans les verreries de babioles faites maison, ne nous lasse toujours pas,






Mais l'estomac nous appelle !


Ici ça sera: steak de thon braisé au feu de bois. Un délice donc...


Istanbul ne manque jamais de vous surprendre à notre retour sur la terre ferme, comme avec ce restaurant au rez de chaussé d'un immeuble brûlé.



Et à devoir attendre encore deux jours ce satané visa pour l'Iran (Sept jours d'attente, deux virements internationaux, deux lettres d'invitation en bonne et dûe forme par "Overland to Iran", une série de photo d'identité à un format spécial -voilé pour Fanny- et bien sur aucune certitude d'obtenir le précieux sésame !) on joue les touristes ! Nous voilà donc devant Sainte Sophie, devenue un musée depuis déjà 80 ans !





Pour le prix de 40 Tl chacun (soit 15 euros tout de même) vous aurez la chance d'admirer un superbe échafaudage du début du XXI° siècle.


Mais en tournant le dos, et en cadrant comme un goret, vous arriverez malgré tout à faire quelques photos potables.


Ou pas............



Hormis quelques superbes dorures sur les murs,



Une bibliothèque/boudoir privé du sultan,




La courte visite vous frustrera à ravir même à l'étage.


Et hop, une demi photo pour éviter l'échafaudage.



Vous tomberez nez à nez à l'étage sur un imposant mur en marbre, dont la porte à été enlevée à des fins de conservation (qui servait à séparer les appartements de Madame la Reine de la populace) 




Pas découragés par le tourisme Stambouliote, et malgré la frustration, nous essaierons l'expérience du palais Topkapi dès le lendemain.




Une fois encore, pour 40 Tl, vous aurez la chance d’accéder à un peu moins de la moitié des salles annoncées, pour cause de travaux. Toutefois, la visite nécessitera plusieurs heures malgré tout et se révélera beaucoup moins frustrante. 



Le travail accompli ici tient de l’orfèvrerie, et chaque bâtiment est plus impressionnant que le précédent.


Le marbre tient une place prépondérante, tout comme l'or.


Le "trésor extérieur" (les jardins) mérite largement son nom.



Et vaillamment gardé de tout APN, téléphone, camescope et autres moyen de garder un souvenir, le palais recèle trois incroyables expositions permanentes : la première est une extraordinaire série d'armes en tout genre des nobles et des fantassins ottomans de l'époque ( du carquois en nacre au fusil d'épaule, en passant par la côte de maille intégral et des katana recouverts d'émeraudes)

La deuxième est une intrigante, mais non moins intéressante collection d'horloges du XVI au XVIII° siècle, qui fait la part belle au travail français ! Cocorico !

La troisième, véritable trésor de Topkapi garde en son coeur les reliques précieuses du prophète Mahomet, le seul et l'unique! (lointain parent de Jésus d'ailleurs, à cinq cents petites années près). De ces armes de combat (Epée en diamant pour l'apparat, lame majestueuse pour le combat) à ses poils de barbes tout y passe ! Et si pour nous ce sont des reliques plus surprenantes qu'autre chose, elles revêtent pour les musulmans une importance unique et capitale. Vous trouverez ici même les originaux des clefs symboliques de la Mecque et quelque morceaux de cette dernière.

Un pèlerinage unique en soi ! Mais dont le souvenir devra rester gravé dans votre tête... A défaut de photos !




Les bibliothèques portent le nom de ville capturée,



et l'eau est toujours omniprésente.


Attention âme sensible s'abstenir, messieurs vous pouvez trembler ! Ci dessous se trouve la salle du coupage de zigounette ! Si si, admirez bien la discrète fontaine cachée dans les parois des fenêtres, pour nettoyer les services trois pièces ensanglantés de ces jeunes hommes, dorénavant véritable Messieurs. Bref, la salle de circoncision que tout palais digne de ce nom doit posséder ! 





La pelouse rendrait fou de jalousie n'importe quel british.


Et si toutefois le conseil des ministres prenait un certain nombre de décisions en autonomie, vous noterez que le sultan disposait d'un gentille petite fenêtre cachée subtilement au dessus du conseil pour vérifier tout de même, que les décisions prises ne soit pas trop trop à son encontre. Au risque pour ces chers ministres de disparaître dans un denier soupir agonisant.



Et c'est ainsi que notre semaine Stambouliote s'achève, le couperet tombant enfin ! Nos visas Iraniens nous sont accordés dans les meilleures conditions qui soient: pour une validité de 25 jours !

Nous reprenons enfin la route après huit jours d'immobilisation. Même si nous n'oublierons pas Istanbul, jouer les touristes n'est pas notre jeu favori !

Par contre, trinquer une "Efes" au milieu d'un champ près de Troie, ça on approuve !


Les étoiles font leur retour dans notre quotidien noctambule, et c'est l'occasion de prendre quelques clichés de la lune.


Avant d'atteindre la fameuse Troya, que nous ne visiterons pas, nous passons par la péninsule de Gallipoli, dans le détroit des Dardanelles Les férus d'histoire frémissent déjà au son des innombrables pertes subies par les alliés lors de la première guerre mondiale, face aux redoutables Turques à l'époque alliés des allemands.


Les cimetières y pullulent, Turques pour la plupart, Francais, Anglais, Australiens aussi parfois.
Cette bataille rendra célèbre chez les Ottomans (pas encore devenus Turques à l'époque) le nom de "Attaturk", fameux général idolâtré... Qui renversera le sultan, pour mettre en place longtemps après une gentille république autoritaire.






Mais aujourd'hui, seule la flore et la faune envahissent le terrain, et nul ne se soucie de savoir à qui appartient la terre qu'il foule. A l'image de cette tortue, que nous sauverons de peu de l'écrasement sur le bord d'une route (Et deux tortues de sauvées ! On va commander une légion d'honneur à la WWF) ou des écureuils. 



Dans notre descente vers Izmir, nous découvrons un nouveau visage à la Turquie, particulièrement rural et pauvre. Nous sommes loin du chahut de la ville et des flambantes automobiles d'Istanbul.
Ici tout est à l'image de ce petite marché à flanc de montagne.









Nous décidons de foncer sur Pergame, qui se trouve sur notre route. Des ruines... gréco-romaines ! Et si nous commençons à nous lasser (un peu) des vieilles pierres, celles-ci en valent largement le coup !
Le comble sera donc de trouver les plus beaux sites grecs, et la plus belle acropole possible, en Turquie !



Pergame est haut perchée (c'est le concept des Acropoles en fait) sur un plateau rocheux d'une centaine de mètres.

 Par chance pour nous, le seul bus de touristes choisira de s'installer à l'ombre plus ou moins en paquet sous un arbre.

Pergame sera donc exclusivement nôtre en ce jour !









D'abord grec, le site présente la particularité d'avoir un amphithéâtre très haut et incliné (Et non très large comme usuellement) pour pouvoir profiter de la vue, et comment ne pas approuver ?



L'accès à l’amphithéâtre se fait par un petit tunnel



Dont la sortie est d'ores et déjà impressionnante !


Pour prendre un peu la mesure de la taille de l'endroit, je vous propose de me chercher sur la photo ci dessous ?



Nous aimons tellement l'endroit, que Fanny décide de redonner un peu de vie à Pergame.


Elle se met donc à remplacer les piliers,


Et ranger les cailloux.


Hélas, d'autres avant nous ont trouvé une autre méthode pour édulcorer le site... A faire un smyley dans des pierres millénaires, ils auraient au moins pu le faire sourire non ?


Mais la zone de l’amphithéâtre, n'est pas la seule à visiter ici, alors on profite encore un peu de la vue, puis on remonte sur l'Acropole.


Depuis les champs de pierres soigneusement rangées (pour respecter une vieille théorie archéologique, chaque pierre est posée à son emplacement d'origine, avec son angle d'origine estimé. Pour donner idée de la taille originelle des vestiges... En résulte des tas de champs de cailloux)


Par chance,  la particularité de Pergame vient de l'état de conservation exceptionnelle des constructions, romaines notamment. 



A la différence des grecs, qui font des murs de soutènement, les romains se lancent dans des structures plus complexes mais plus compactes, capables de supporter le poids de leur "maigre" ambition.

Le site est si idyllique que nous y croiserons un couple posant pour les photos de leur mariage, qu'on leur souhaite aussi durable que Pergame.


Sur le sommet de l'Acropole, se trouve l'ancien temple de Trojan, structure majeure du site. 





Bien que partiellement remonté dans les années trente, le temple laisse pantois.




L’amphithéâtre vu depuis le haut du site est toujours aussi majestueux.




Le paysage que l'on peut observer depuis l'Acropole, vous donne une idée des déserts que l'on traverse ici, faisant vaguement penser à la Sierra Nevada espagnole.
Comme toujours dans les sites antiques, le casernement isolé, est moins bien construit, ils sont souvent malmenés par le temps.


Toutefois, un brave guerrier lézard veille au grain.


Au loin, (mais vraiment au loin) un morceau d'aqueduc donne idée de la folie architecturale des romains, pour se fournir en eau sur ce site, encore une fois si haut perché.


Aujourd'hui, un lac artificiel rempli au mieux cette fonction pour l'agriculture de la région.




Le chemin du retour donne encore un nouveau point de vue sur le sommet de l'Acropole, a son époque l'une des plus belles constructions romaines. (Installé sur l'un des plus beau site grec, mais ça c'était avant l'invasion...)




A notre retour sur le parking, nous donnons 2 tl au bélier qui a gentiment gardé notre brave Africa Twin.


Mais trêve de ruines romaines ! Place à l'aventure, au sauvage, et à l'inconnu !



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Nous partons donc visiter l'incontournable site d'Ephèse. Vestige... grec mondialement connu.




L'amphithéâtre plus restreint, présente tout de même des coulisses parmi les mieux conservées du genre.


Le mot d'ordre ici est "Ressentir la vie d'autrefois dans la ville-vestige la mieux conservée du monde"


Et à ce jeu, Ephèse ne manque pas d'audace !



A l'image de l'extraordinaire bibliothèque remontée au cours du XX° siècle.





Mais une telle visite passe aussi par les latrines publiques, dont le siège à l'époque est déjà réservable pour les plus riches !


Mettez vous à l'aise !

Le site, presque vivant, est une succession de fontaines et d'autels dédiés à diverses divinités, ou "célébrités".









Bien que très connue, nous ne visiterons pas la partie des anciennes "maisons", de plus de 1300m² tout de même : "où comment se perdre chez soi".



Cette fois, nous partons vraiment en quête d'aventure, sans aucun regret tout de même pour  ces deux extraordinaires sites que sont Pergame et Ephèse. Et si un jour vous deviez vous y rendre, ne manquez pas Pergame, que personne ne connaît et qui revêt bien plus d'authenticité et de sérénité ! Et puisque l'on cherche l'aventure, quoi de mieux qu'une petite panne pour ce mettre en jambe ?

Ce sera l'occasion de vous parler des Turcs, en tant que personnes. Si bien sûr dans les zones touristiques leur gentillesse revêt le plus souvent la forme d'une (gentille) hypocrisie commerciale, dès que vous sortez des sentiers battus (ou si vous possédez une moto de collection de 1988 surchargée qui attire passablement l'attention) les gens sont tous simplement en or.
Vous passez dans une concession pour chercher à nouveau une batterie (on ne se lasse pas de la casser celle là...), le chef d'atelier fêtant son anniversaire impossible de ne pas rester pour manger une part du gâteau ! Essayez de partir en douce, et devinez à qui on fait des cadeaux ?  Comment ne pas se sentir bête, quant incrusté malgré vous à un anniversaire, c'est à vous qu'on offre des cadeaux ! Partout les gens se préoccupent de vous aider, et paniquent systématiquement quand vous parlez de dormir sous tente, alors que chez eux il y tant de place ! (une fois qu'il vous ont préparé leur chambre, avant de s'installer dans la cuisine ou dans le salon...) Mais revenons à notre panne.


Généralement, quand votre roue arrière fait "cloc cloc clic clac cloc ploc plouc flac" et bouge de gauche à droite, ce n'est pas tout à fait normal. Tout du moins pour mes maigres connaissances mécaniques. Nous faisons donc marche arrière dans la "petite" bourgade de Aydin, et n'avons pas le temps de rentrer dans UN SEUL magasin pour trouver des roulements de roues, que Mami, nous attrape par le bras. Monte sur son scooter et nous force à la suivre. Ni une ni deux, nous voila installés dans son garage, Mami m'interdit de toucher au moindre outil, dézingue ma roue arrière, dessoude le roulement arraché, m'amène dans une boutique perdue de Aydin où ils ont toutes les pièces nécessaires et remonte le tout sans se poser plus de question... Interdit de partir avant de rencontrer sa femme, impossible de ne pas dormir chez eux, et nous voila à partager quelques bières dans leur salon. Malgré la barrière de la langue, quelque mots d'anglais par ci, des gestes par là et la magie opère. Nous passons cinq heures à rigoler, parler, s'étonner dans leur salon jusqu'à tomber d'épuisement. Nous nous entendons tellement bien que nous passerons une journée complète avec eux, et une nouvelle nuit !

Mais ce n'est là qu'un tout petit aperçu de l'hospitalité turque. Requinqués, rechargés et surtout moto réparée nous prenons la route de Pamukkale, avec une certaine impatience.



Touristique, artifiel, évidé de son eau par les hôtels voisins.


Mauvaise saison.


Et prix exorbitant bien sûr.


La formation calcaire bien qu’intrigante est clairement évidée de tout charme par les blocs de béton et l'infrastructure mode "tourisme de masse" achalandé.


Les connaisseurs du site "à l'époque" déplorent tous autant qu'ils peuvent la transformation de l'endroit.


Et une fois de plus les ruines adjacentes s'avèrent être le point le plus intéressant... Pour celles qui ne nécessitent pas un supplément pour pouvoir les visiter à l'intérieur du parc... A l'image des bains romains. :(




Le site ayant était le "Lourdes" du coin, les gens venaient de loin pour mourir dans les bains calcaires (à défaut de guérison miraculeuse)


En résulte une morbide, mais impressionnante nécropole où les plus riches faisaient ériger pour leur compère décédé d’impressionnant mausolée.



Toutefois le tonnerre menaçant, nous partons en direction de la Cappadoce, avec une étape dans la Vallée des Lacs, région montagneuse, réputée pour son authenticité. Il faut dire que depuis Pammukale jusqu'à la frontière iranienne, à l'exception de la Cappadoce, aucun touriste ne ramène ses petites miches par ici ! 



Et c'est tant mieux pour nous ! On gardera égoïstement le plaisir de cette vallée montagneuse pour nous, et ça donne le sourire !


Après moultes pérégrinations, nous trouvons enfin les Gorges tant recherché (mais dont on ne souvient plus du nom), qui seront l'occasion d'une petite randonnée à flanc de cours d'eau.


Et pour que l'on ne puisse pas se perdre, un guide local nous proposera de nous montrer le chemin.






Parfois le chemin remonte un peu, et emprunte une voie de pèlerinage très connu.


Mais l'essentiel du plaisir vient justement de quitter le chemin balisé, pour remonter à même le cours d'eau.


Ce que notre guide semble apprécier grandement.


Pour le "banc d'essai" de la semaine, je me propose de vous parler de notre "lifestraw", qui permet de filtrer 1000 litres d'eau en instantané quelque soit la source. Nous l'utilisons régulièrement aussi bien pour éviter de consommer notre maigre réserve d'eau, que pour éviter de transporter trop de poids. Jusque là promis, on n'a pas attrapé la dysenterie ! Par contre, le goût reste toujours le même... Mais dans une source aussi pure pas de problème, l'eau est délicieuse ! 


Agacé par notre rythme, notre guide s'impatiente et nous amène à la deuxième partie du canyon. 


Mais ce dernier triche, et nage, là où nous nous devons de crapahuter. 



De réservoir d'eau en réservoir, nous ne nous lassons pas !






Un gros crabe nous fera quelques démonstrations de saut en longueur.


Et Fanny ne se lasse plus de ces épreuves aquatiques, préparatifs pour un triathlon aquatique "grimpette, saut, trempette".


Notre guide se transforme en un véritable coach, et nage sans cesse.




Mais le paysage est tout aussi beau que le canyon en tant que tel.


Le temps d'une pause repas, et nous rencontrerons deux Turcs, plus qu'impressionné par notre brave Miss Africa,  et qui sont déjà aller en Iran ! Et leur parole sur l'Hospitalité du pays (qui mérite un H majuscule oui oui.) et leurs souvenirs dans ce berceau magnifique de l'humanité, ne cesseront de nous impatienter !

Une dernière nuit près de la Vallée des Lacs, presqu'un soir de pleine lune, et nous voila près de la fameuse Cappadoce !


Mais la Cappadoce se mérite !

Et la route...


Devient...


Un chemin !


...De pure folie, d'une vingtaine de kilomètres, mais qui nous permettront de tester les capacités de Miss Africa en tout terrain, chargée au maximum - Soit tout de même 450 kg à se rendre fou- et de passer dans des villages complètement hors du temps.




Hors du temps et de la folie de nos civilisations actuelles





Mais la route revient, enfin plus ou moins.



Et enfin nous rallions la Cappadoce.

Toutefois nous montons en altitude, et le froid ne cesse de s'accentuer. Nous passons nos premières nuits en négatif, avec quelques difficultés. Mais la Cappadoce, ensemble de cités troglodytes mondialement connue, vaut largement l'effort.




Marcher à travers les cité aériennes, vous fera toucher du bout des doigts un monde étrange, féerique (Puisqu'on appelle ces formations rocheuses, fort intrigantes, des "cheminées de fée") où des milliers de gens venaient se réfugier lors des raids ennemies. (Nombreux, très nombreux raids)






Sur trois cent kilomètres carré, vous ne pourrez manquer de vous esclaffer d'admiration tous les cinquante mètres.



Quand je vous parle de toucher du bouts des doigts une civilisation disparue... C'est au sens propre :)




La visite du château de Ulchissar (pour un euro par tête) vous offrira une succession de quelques salles bien éclairées,




Et un point de vue à couper le soufle sur la région.




Une bonne partie des troglo se visite tel quel, sans plus de formalité.


Et la sécurité ne dépend que de votre attention.




Il faut bien comprendre qu'autrefois les constructions étaient cachées, mais le TUF (résidu de cendre volcanique recouvert d'une couche de basalte) s'érode relativement vite et découvre les gruyères de leurs constructions. 




 Pour l'anecdote, il semble que cette appendice bien conservé, et habité, soit un local de la police municipale !


Devant la beauté de la région, on se prend à jouer les touristes et à visiter le musée "plein air" de Gorèm. Ancien village au complet, possédant un nombre incalculable d'églises taillées dans la roche, toutes plus intrigantes les unes que les autres. 




Il est hélas interdit de prendre des photos de l'intérieur.






L'absence de lumière a très bien conservé les dessins d'époque, et tantôt nous impressionne, tantôt nous intrigue.




Qui dit chapelle, dis bien sûr cadavre inconnu au bataillon.



Certaine des églises sont littéralement de véritables chefs d'oeuvre.



 Et si toutefois ballader en moto sur 56 cheveaux est notre dada du quotidien, nous ne résistons pas à la tentation d'une ballade en 2 chevaux. Et je ne parle pas de Citroën, mais bien de Jolly Jumper et de Tonnerre.



La ballade, bien rodée, vous emmène dans des zones interdites au véhicule à moteur, le gouvernement tentant de préserver à juste titre la région.



Certaines formations,  les "cheminées de fée" portent des noms tout à fait audacieux dont on vous laisse libre d'imaginer la contenance.







 Et derrière celle ultime mur de tuf, réside la clou de la ballade, le cœur de la région.


 La Vallée Rose, en bas, et la Vallée Rouge (en haut logiquement...)




A peine le temps de l'admirer, que nos affamés de chevaux, qui n'ont de cesse de brouter, plus que d'avancer, repartent vers le ranch.







Et pour une fois, nous sommes ravis d'avoir jouer les touristes en bonne et due forme.

Cependant il nous reste dans cette journée (pour des raisons d'hiver approchant à grand pas) à tenter de rallier à grand tour de roues l'Iran. Et l'histoire nous donnera amplement raison. (Non pas que je vous écrive depuis un sommet Iranien après avoir passé vingt quatre heures à lutter dans vingt centimètre de neige en moto pour éviter d'être coincé à Khalkhal sur un sommet à 2.400mètre, qui nous prendra cinq heures à franchir pour quelque trente kilomètres, sans savoir si nos orteils retrouveront un jour une quelconque sensibilité, mais presque.) à visiter la cîté souterraine de Derinkuyu ! Et la c'est carrément une visite hors normes. 8 niveaux souterrain, à franchir à quatre pattes, en rampant, parfois debout.

Les imposantes portes ne laissent aucun doute sur la fonction de protection de la cité.



Les puits d'aération ne laissent aucun doute sur la profondeur de ce "Minas Tirith" façon turque.


Mais au moins, les nains du seigneurs des anneaux, eux n'ont pas à plier l'échine pour arpenter leur cité...






Et quitte à devoir être enfermé dans leur cité, autant avoir une "winerie" non ? Je ne vous dis pas les vapeurs d'alcool que ça devait être ici...


Notre dernière étape touristique étant accompli nous n'avons plus qu'a rallier Van, et enfin franchir la frontière Iranniene !

Et manquant de photo pour cette dernière partie je vais tâcher d'être bref sur cette dernière traversée.

Nous n'arriverons plus à camper ! L'hospitalité devient telle, que nous dormons toutes les nuits chez des gens, et découvrons un mode de vie extraordinaire au plus proche de la nature dans de grandes fermes de l'Est turque. La sincérité avec laquelle nous sommes reçus est extraordinaire, et comme à chaque fois, le matin au moment du départ on nous couvre de cadeaux. Les fans d'Harry Potter noteront que nous avons était libérés très fréquemment de l'esclavagisme, puisqu'il est de coutume de nous offrir notamment... une paire de chaussettes ! Parfois des t-shirt, et des caleçons. On ne doit vraiment plus ressembler à grand chose :)
Nous partagerons près de la frontière une nuit chez des kurdes, où nous découvrirons une réalité lourde, pleine de mort et de souffrance. Nous découvrons un peuple méprisé, persécuté, mais au combien présent, et même si tous les gouvernements ne le voient pas comme ça, nous nous sentons ici au Kurdistan. 

Si évidemment la moto attire l'attention de façon remarquable ici, il devient impossible de faire le plein sans boire le thé avec le chef de la station, et chaque halte nous vaut un attroupement de curieux. Parfois on se fait poursuivre par des hordes de turques, qui thé à la main veulent toujours savoir d'où on vient, où on va, et nous prendre en photo. Puis nous ajouter sur Facebook et appeler leurs amis, qui se prendront à leur tour en photo avec nous et ainsi de suite... 

Presque aussi épuisé que ma connexion internet, je me vois dans l'obligation de tracer un peu sur ce qui est pourtant un aspect majeur de la Turquie. ON Y MANGE INCROYABLEMENT BIEN. Toutes sortes de nourriture, que vous trouverez partout (des kébab, pain pita, spécialités en tout genre) et quand nous sommes hébergés, le faste est de mise. Les déjeuners y sont souvent plus riche que les repas : 



(Le petit déjeuner dessous, le repas dessus )



Toutefois nous parvenons à fuir l'hospitalité Kurdes, et grimpons à plus de 2.800 mètres pour pouvoir accéder à l'empire Perse. La moto souffre, cahote et marque le pli de l'altitude. Le froid nous ronge le sang, et une pause au milieu de nulle part nous vaut une paire de voitures inquiètes pour nous, qui s’arrête et tente de nous amener de force chez eux pour manger et ce réchauffer. Et comme toujours depuis deux cent kilomètre ici, la première chose que nous spécifie nos interlocuteurs est la suivante : "Kurdish, no Turkish here !"


Nous parvenons à esquiver les invitations, et passons devant plusieurs lourds contrôles militaire turques, qui pullulent depuis que nous approchons de la Syrie et de l'Irak. Si usuellement, on se faisait arrêter, jamais contrôler. (la nuance réside dans le fait que la "jandarma" locale ne nous arrête que pour nous taper sur l'épaule et le pouce en l'air tenter une photo, si aucun supérieur ne regarde dans les parages). Cette fois près de l'Iran nous avons eu le droit à un contrôle de nuit en bonne et du forme: passeport, inspection du véhicule dans une file de plusieurs kilomètres de long. Et bien sûr, au milieu des militaires qui nous regardent avec incompréhension quand ils apprennent que nous partons en direction de l'Iran. Le câble d'embrayage lâche définitivement et nous devons cette fois le changer complètement, après avoir pousser la moto sous leur regard médusé.      Voilà plus de deux cent kilomètres que les villes sont fortifiées, les mairies protégées par de grandes bornes en béton et des grilles anti chars. Les kurdes nous affirment que c'est pour ce protéger du PKK et leur mettre la pression, on a surtout l'impression que la Turquie se prépare pour une véritable guerre. Et vue les frontières avoisinantes dans la géopolitique actuel, on est tenté de les comprendre De plus, la mouvance ultra militaire de Erdogan plait énormément, et il a du côté turc un soutient extraordinaire ! Lors de ces apparitions à la télé les familles applaudissent et nous expliquent à quel point elles se sentent réconfortés. Evidemment depuis qu'on est au "kurdistan" la tonalité est tout autre... Notamment quand les professeurs des écoles déplorent les 10.000 morts kurdes des bombardements d'il y a cinq mois, dans la cohu du coup d'état raté, et vous parlent de ces enfants qui ne sont jamais revenus à leur cours...  
La paranoïa est telle que l'armée nous oblige à dormir une nuit à Yuksekova dans un hôtel. La ville est littéralement fortifiée, et connaît un défilé perpétuel de blindés et de soldats. Nous nous faisons contrôlés deux fois à l'entrée et deux fois le lendemain à la sortie.







Mais les peines touchent à leur fin, et nous voilà au pied de la frontière de Serow !

...
...
... Frontière fermée aujourd'hui !

Pris un peu de panique, et d'épuisement nous errons au milieu des badauds amusés, qui attendent une hypothétique ré-ouverture. Quand soudain un douanier court vers nous.

"where come from ?" nous demande t-il et la réponse semble magique "Francitzi" ??? oh please come !"

Et le voila qui ouvre la frontière rien que pour nous, fait passer la moto dans un sas militaire avant de refermer les grilles sur le nez des Turques et autres Iraniens passablement agacés.

Je dois subir un nombre incessant de fouilles et de contrôles, pendant que Fanny isolée dans la partie piétonne de la frontière connaît les déboires d'une administration folle qui contrôle encore et encore son visa.

Toutefois, non contents de nous ouvrir spécifiquement la frontière, les douaniers nous font nous asseoir au chaud pendant leurs infinissables contrôles. Ils s'excusent perpétuellement de ne pouvoir parler anglais avec nous et nous font servir du thé en continu.

Une femme finira par nous apporter poliment des gâteaux, au beau gré de nos allers retours entre la moto et leurs bureaux.

Malgré deux heures de galère, nous aurons eu une frontière rien que pour nous, partagé le thé avec des douaniers, et connu plus de politesse et de "bienvenue en iran" que n'importe où ailleurs.


Nous commençons à comprendre qu'ici, l'hospitalité franchit encore un nouveau pas.

Nous mettons à peine pied à Urmya, pour rencontrer notre contact local, que nous voila devenu riche.

Vingt millions de rials en poche, nous pouvons arpenter tranquillement le pays. (Bon c'est jamais que six cent dollars à vrai dire...) Et mieux vaut prévoir les fonds, car à cause du blocus américain et européen, il est strictement impossible de vous procurer le moindre billet ! Vos cartes sont inopérantes, alors autant anticiper avant de franchir la frontière, sinon bonjour les ennuis !



Nous voici donc prêts pour une fabuleuse première nuit en Iran,


et d'incroyables aventures, rencontres et de sublimes déserts. Mais ce sera pour la prochaine fois ;)


G&F le 27/10/2016
Avec une grosse pensée pour toi Vatti.
A Fuman. (Et Téhéran, et Qazvin...)


1 commentaire:

  1. un vrai régal ce reportage!!!! on a pris beaucoup de plaisir à lire et relire le récit et les photos de vos aventures sans filtre. merci merci merci
    regine et phil

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