dimanche 8 janvier 2017

Du Sultanat d'Oman au paradis Himalayen.


Ah le Taj Mahal... Splendeur infinie d'une offrande mortuaire, folie insensée qui en coûtera la vie à son initiateur, rêveur et amoureux mélancolique emprisonné jusqu'à sa mort par son propre fils, par avarice de l'héritage... M'enfin ça, c'est qu'une photo d'accroche pour faire joli au début de l'article.

Notre dernière nuit de camping aux Emirats Arabes Unis (Dubaï), on a vu pire !
 Après une intense semaine de farniente réflexion approfondie en excellente compagnie de nos compagnons de voyage sur une plage de Sharjah, et un certain nombre de devis, nous voilà décidés sur la suite de notre voyage. Bha Dubaï c'est trop cher pour prendre l'avion, alors autant profiter un peu du Moyen-Orient avant de s'envoler pour l'Inde non ? C'est ainsi que sur un coup de tête et trois jours d'hésitation, nous prenons la route pour un pays, que voila encore deux mois, nous ne savions même pas situer sur une carte. Un pays qui se déguste du regard, et qui se laisse découvrir sans aucune résistance, j'ai nommé : "Le Sultanat d'Oman."


Une paire de "Visa on Arrival" remplie à la frontière et nous voilà en plein inconnu, sans info sur le pays, sans idée de sa culture et avec le maigre espoir de trouver à "Mascate" (la capitale pour info, si comme nous, vous êtes de gros ignares, sinon tant mieux pour vous frimeurs) et un avion cargo pour notre vieille Africa-Twin.

Et pour la première fois depuis notre départ, nous nous retrouvons dans un pays dont la monnaie est plus forte que l'Euro ! Un rial omanais équivaut alors à 2,45 euros. Le sultanat dispose de quelques généreuses nappes d'or noir, lui permettant d'assurer un train de vie convenable, sans pour autant en avoir suffisamment pour connaître la débauche de style de ses voisins. En résulte une véritable pépite, au charme incroyablement... restaurée ! Un patrimoine magnifique, une culture de légende, une architecture riche, des oasis de palmiers par milliers et des chameliers sur la route. Ajoutez à cela un désert et le troisième plus grand canyon du monde, et vous voilà équipés d'une bien fameuse recette de voyage ! Mais d'abord une petite pause à Bahla, ville fortifiée, où nous prenons le temps d'observer la vieille ville et son fameux château.

Une des rares maisons en décrépitude que nous parviendrons à trouver, vieille ville de Bhala.


Comme je vous disais, le style architectural est tout à fait spécifique, avec en plus le mérite de bénéficier d'un niveau de restauration hors norme ! L'esclavage moderne porte ses fruits avec brio, sans atteindre la maîtrise de style "Maître/Esclave" des EAU (*Emirats Arabes Unis), mais ce n'est pas ce qui nous intéresse ici.


Et après une semaine de zonage sur les plages des EAU, retrouver le plaisir de rouler, de changer de spot toutes les nuits et de ne plus savoir à quoi s'attendre ça fait du bien.

Mais Bahla ne nous retient pas plus longtemps et nous sommes à vrai dire impatients de jeter un coup d’œil au troisième plus grand canyon du monde.  Nous installons donc notre campement dans le creux d'une rivière, quand soudain... débarque un drôle de type qui promène son... chameau!!

Bha vui non mé o.




Toi le hasbeen de base, tu promènes un clebs. Ici c'est le chameau.

Non content de le promener, notre futur nouvel ami le nourrit, puis l'installe à quelques mètres de notre campement avant de nous inviter à boire le thé (et dormir si on veut, et se doucher si on veut, et manger si on veut... fin' bref une invitation en bonne et due forme quoi). Quelques instants plus tard, nous voilà donc à siroter le café noir et trop sucré de ce chamelier qui parle quelques mots d'anglais. La famille défile (les hommes exclusivement) pour nous saluer tour à tour. Les enfants sont dans le pétrole, mais fiers du passé militaire du padre.



"Ben quoi ta un blème l'humain?"  J'aime le regard de ce camélidé.


Et c'est sous une superbe pleine lune que nous profiterons du spot particulièrement tranquille pour nous faire chauffer une petite douche bien méritée.

Le réveil en terre Omanaise se veut très agréable,


Mais gare aux arbustes ! Mère nature les a dotés d'une redoutable protection contre le broutage, qui passe très efficacement à travers la peau.


Mais nous survivons aux buissons tueurs, sortons du lit de rivière (asséché et pas qu'un peu!) et approchons enfin de Djabal Shams, le fameux grand canyon du Moyen Orient.





Et ça se mérite ! Tout d'abord, on gravit (enfin l'Africa quoi, nous on est assis dessus, ça va...) les montées les plus intenses depuis notre départ, à en croire qu'on va se retourner et dévaler la montagne sur la tête
. Mais mémère ne s'en rend même pas compte, et nous sort de là comme si de rien n'était!


Jusqu'à ce que... le câble d'embrayage lâche...
Encore et encore et encore. Décidément ce câble de rechange ne vaut pas celui d'origine...!










Mais on est rodé, et en plus un tas de comparses viennent nous filer la "patte" !
"C'est bon tu peux y aller mon pote, c'est réparé !"

Merci les biquettes ! 


Et nous laissons le bitume au profit d'une piste plutôt rigoureuse.




Mais qui propose de spectaculaire point de vue tout du long !


Et après un ultime quart d'heure de grimpette motorisée, sur des pentes vertigineuses tout en évitant les multiples éboulis de roches massives sur la piste en sable fin, nous y voilà !


Et sur ce pic vertigineux (auquel les photos ne rendent pas honneur) nous nous faisons une nouvelle paire d'amis :

Ah, non je parlais pas des chèvres psychédéliques du sommet, mais de nos amis belges !

"Quoi comment ça tu ne parlais pas de nous ?"

Encore une rencontre bien sympathique, avec qui nous décidons d'arpenter un peu plus en profondeur le canyon. 


Et ainsi nous nous mettons en route d'une hypothétique randonnée balisée (balisée, balisée, ce qui compte c'est l'intention de suivre une voie balisée, pas vraiment de le faire ?) Qui nous amènera à crapahuter tel de véritables singes le long d'un cours d'eau plus ou moins à sec.


Mais une fois arrivés au bout de cet itinéraire de chèvre randonneuse, la vue mes amis !


Fanny ne résiste pas à l'envie de voir tout ça de "plus près", ne mettant en péril que mon fragile cardio à la vue de ce spécimen de singe sur sa corniche, au dessus de six cent mètres de falaise.


Après une courte pause, nous reprenons le chemin inverse (pour rentrer vaut mieux) et la vue est toujours aussi sympa !

Après un petit coup à boire ensemble, et un "burger" façon omanaise (froid, pas tout à fait délicieux) nous paniquons un peu à l'idée de reprendre la route à deux, en descente, vu les difficulté affrontées pour monter. Ni une ni deux nos amis belges nous proposent de me décharger (temporairement hélas...) de Fanny ! Ainsi soit fait, et me voilà léger comme l'air, traçant la route ! Je m’arrête tout de même en bas pour récupérer Fanny, et sur ce, nous partons chercher un spot pour la nuit.

On n'est pas bien là ?
A peine le jour levé, nous sommes en route pour Mascate. Un bon nettoyage et quelques heures plus tard nous y voilà ! A peine le temps de réfléchir, qu'on signe une avance pour le lendemain. L'agence locale nous promet d'embarquer la moto et nos grosses fesses pour Mumbai avant demain soir ! En faveur de notre projet, il nous offre même gracieusement les papiers de la DG Clearance ! (200 € ici tout de même !).

Un super spot pour une dernière nuit tranquille en terre Omanaise, un feu géant, quelque latte de Hoka et tout roule !
Bon, une journée compliquée s'annonce quand leur ab--tis de menuisier ramène ses fesses avec une caisse MERDIQUE, tout faite, et comble de l'horreur ouverte de toute part. Bien sûr non adaptée, beaucoup trop grosse ! Soit un surcoût en kg volumétrique des compagnies de 850 € ! Mais par chance, le boss de l'agence est dans les parages, et prend à sa charge la différence. Toutefois en faisant la caisse ensemble on aurait pu la faire plus petite et gagner sur le coût du ticket... Et la fermer! Mais bon, à l'imprévu faut savoir réagir ! Alors libre à moi de renforcer la caisse... On m'amène quelques planches supplémentaires, une sangle "Emirats cargo" piquée en douce dans l'aéroport, des clous, un marteau et un énorme type pour taper dessus.

Hé bé il m'en reste du taf pour faire quelque
chose de potable avec ce merdier...

Et comble de l'horreur, le personnel aéroportuaire "qualifié pour manipuler les biens dangereux et fragiles" se révèle être une véritable bande de 'branquignoles', dont l'incompétence frôle le talent artistique dans la catégorie "oscar du gros blaireau bourrin". On sourit moins quant on se souvient que leur prestation de 4 mn, et 3 chutes de boîtes, vous est facturée dans les 200 € ! Mais surtout on comprend pourquoi ils ne veulent pas que vous leurs restiez dans les pattes ! Alors on insiste, et on reste jusqu’à ce que la caisse quitte l'aéroport.


Mais force est de reconnaître que certains sont encore moins bien lotis que miss Africa...


Le tiers des piafs étant déjà mort avant le transport, on se demande combien il en restera à l'arrivée !



















Et finalement, tout se passe ! La moto décolle, nous obtenons nos précieux tampons (mais pas au bon endroit évidemment.) et nous n'avons plus qu'à gérer nos fesses à nous. Et à trois heures du matin, nous y voilà à Mumbai. Pays continent à part entière, l'Inde et ses un milliard deux cent cinquante millions d'habitants ! Quand même hein ?

On dort sur une murette de l'aéroport pour éviter de payer les tarifs de nuit des "tuktuk" et on se prépare psychologiquement, sans le savoir à une drôle d'épreuve. L'inde.

Car au jeu des étapes difficiles, le pays continent figurera au top du classement. Seul véritable moment compliqué à vrai dire. Et comme je n'ai pas envie de m'étaler mille ans sur le négatif, faisons un résumé, aussi bref que possible de nos troubles locaux qui nous conduirons à abréger le séjour avec un peu d'amertume.

1 Crise financière sans précédent, le gouvernement supprime 80 % de la monnaie en circulation (billets de 500 et 1000 roupies rendues caduques au milieu de la nuit) et précipitant l'Inde dans un chaos financier sans précédent (pour couper court à la fausse monnaie et au black.)
Bon courage touriste, y'a un milliard deux cent cinquante millions d'indiens patients aux guichets des banques qui rapidement plafonnent les retraits à vingt huit euros par jour.

Dicton destiné aux touristes: "si tu n'as pas de patience, les indiens te l'apprendront, si tu en as ils en viendront  à bout" Ici tout est compliqué, inutilement alourdi administrativement et loooooooong.

2 Les indiens, n'ont pas du tout apprécié notre habitude de camper... Sans parler de la difficulté de trouver un spot dans un pays aussi densément peuplé! On se fera régulièrement insulter, déplacer de force, secouer, le moment venu de camper.

3 Mais ils sont partout ? Et ils ont pour nous une curiosité naturelle, parfois... remarquable. Et d'autant plus quand vous attirez l'attention avec votre énorme moto d'européen qui les fait tant rêver.

Mais voilà qui est dit et abrégé. Car croyez nous, on en aurait à raconter sur ce passage ! Mais à circonstances spéciales, conditions spéciales... Alors ne nous focalisons pas là dessus et reprenons notre récit !

Pour commencer, chinons un peu dans cette drôle de ville géante, qui mélange tous les styles, et bien sûr en premier, on lorgne sur les superbes Royal-Enfield !


Et notre 'titinne' n'arrivant que le lendemain, nous explorons Mumbai et son passé colonial.
La fameuse "Porte de l'Inde" construite en l'honneur de l'arrivée du roi George V


Et depuis laquelle on peut admirer le "Taj Mahal" palace, y déguster un café (en échange d'un bras et d'un œil) dans une ambiance, royale kitsch garantie.





Mais on se lasse vite, et on décide d'aller lorgner du côté des rares bâtiments coloniaux encore sur pied dans la ville.


Et à ce jeu, le terminus des trains de la ville mérite le détour !



A l'ambiance, il faut rajouter une partie de cricket en plein milieu du boulevard (les indiens en sont mordus), les tuk tuks en folie, les klaxons qui bourdonnent inlassablement (eux, parce-que vos oreilles elles, elles sont lassées depuis longtemps et douloureuses) et des hordes de motos qui se faufilent de partout entre les vieux camions, qui mériteraient un tour au musée.


On tombe parfois sur un arbre à l'originalité bien prononcée, que l'on n'arrivera pas à identifier. (libre à vous de nous donner la réponse ! :) )















La cour suprême de la ville est logée dans un superbe bâtiment d'époque, devant le terrain de cricket.


Bienvenue à Poudlard !


Et ici quand je vous dis qu'on aime le criquet, ce n'est pas qu'un peu ! On y joue même dans la rue entre deux camions.


Non loin de la cour trône quelque autre construction au style colonial massif.





Et le soir à l’hôtel (obligé en attendant la moto, et vu les prix sur Mumbai on ne va pas y traîner !) on se fait des nouveaux potes.



Et LE grand jour est enfin arrivé, (enfin 4 jours de galères innommables, d’administratif lourd, d'appels en France, d’agrafage répétitif, de photocopies, d'allers-retours, de tentatives d'escroquerie et de foutages de gueule ponctuel.. des démarches normales en Inde quoi!). Nous récupérons Titinne ! Et elle n'a pas souffert d'un pet !






Et nous partons, dans la folie des bouchons de Mumbai (vous ne pouvez pas imaginer, ne cherchez même pas!) sans le sou pour les raisons évoquées ci dessus, mais impatients de découvrir l'arrière pays et de quitter l'épais nuage de pollution de la ville. Et quand je dis épais...

A peine installés dans un champs abandonné, une moto qui nous suivait depuis plusieurs kilomètres nous fait signe, et nous force à la suivre pour camper au pied d'un temple sacré Hindou.

Nous partagerons une soirée en compagnie d'une quinzaine de jeunes, endiablés par notre présence qui tenteront de m'initier au criquet. il me faudra un seul essai pour perdre la balle dans le "jardin de la vieille folle qui mange les enfants" et abréger la partie.









Par contre, on me propose d'essayer une Royal Enfield ! Comment refuser ?


Enfin nous posons notre tente sur le coup de minuit, après quelques petits thés au lait.


Le lendemain, réveil à 6h sous les cloches (massives et à moins d'un mètre de la tente) pour l'appel à la prière des moines... Qui nous kidnappent, et nous forcent à rester avec eux jusqu’à midi, séquestrant la moto. On partage quelques thés, quelques collations, sourires forcés, on tente de partir, mais on ne nous laisse pas faire. Sachant que pour mon karma et ma prochaine ré-incarnation, le coup de tête à un moine faut éviter, on négocie la reddition à la partie adverse vers onze heures trente et reprenons (non sans mal) la route du Gujarat.


Pour palier au manque de gaz en Inde pour notre cooking, on décide de se lancer dans la fabrication d'un petit poêle à essence sur base d'une canette de coca. Et devant le résultat on finira même par se lancer dans la construction d'un véritable réchaud P3RS. Voyageur, UN seul combustible est vraiment universel et facile à trouver partout : l'ESSENCE. Mais un système fait maison c'est salissant, et nécessite de l'entretien contrairement au gaz EN417. Finalement on en a trouvé presque partout... Mais pas tout à fait ! Alors sache qu'il existe des multi-combustibles MSR Gaz/essence et fleuron de l'élite du best of du mieux : Primus Omnifuel, lui c'est simple il crame tout... Et s'adapte sur les EN417 ! Gazole, alcool à brûler ou à boire, essence, truc qui traîne et gaz... A investir à notre humble avis avec son réservoir.

Mais pour nous ça sera le P3RS pour le mois à venir.


Evidemment, un séjour en Inde ne saurait être réussi sans une bonne tourista, et Fanny se porte volontaire pour la vraie de vraie. Et quant on vit en camping l'aventure d'une vie à moto, c'est pas le truc le plus facile à gérer, avec son lot de désagréments et de malaises...

Ainsi nous prenons une pause le temps d'une après midi dans une ferme complètement perdue, où des locaux prennent soin de Fanny, lui apportent un lit, à manger, un peu d'eau (du robinet, si elle veut reprendre un peu de Turista, mais l'intention est bonne :D)

Et à peine je sors mon objectif pour saisir l'hideuse bestiole ci dessus, que les fermiers du coin veulent tour à tour leur photo ! Alors ça pose, les uns après les autres.



Et si vous les aviez vu poser ces deux là, pour la première fois devant un appareil, émus comme pas possible avec des sourires à vous fendre l'âme.


Et à se mettre des beignes sans nom dès que possible !



Ce soir là, nous trouvons un spot de rêve en lisière d'un champ ! Mais.... perdu la police débarque ! Et pourtant fallait nous apercevoir... "C'est pas sûr ici, vous allez vous faire manger, violer dans vos fesses, découper en rondelles, piquer, mordre et bien sûr détrousser." Tout en même temps... Fanny malade à en crever, nous nous retrouvons à arpenter de force les hôtels de la ville pendant une heure, avec la promesse que la police de la ville nous paiera l'hébergement... Soit... Mais en fait non ! La police disparaît et refuse de payer l’hôtel finalement. Trop compliqué, mais promet de nous empêcher de camper. Merci BEAUCOUP. Heureusement, un assistant de la police, gardien des vaches sacrées (et ici ça ne rigole pas) débarque et nous propose de nous héberger. Il s'agit littéralement d'un "homme qui murmure à l'oreille des vaches" pour aider la police à les protéger du braconnage. Faut dire que vu la taille des bestiaux ça donne envie d'allumer un beau BBQ ! Parait que ça intéresse les Pakistanais voisins... On s'avoue sceptique à ce sujet. 


Mais passons malgré tout (enfin moi, parce que Fanny a abdiqué pour cause de KO technique depuis un certain temps déjà) une superbe soirée! L'intégralité du village débarque tour à tour, la foule se relayant quant un peu de place se dégage pour me regarder manger, faire mes lacets toussatoussa. Puis nous fuyons sur le toit fumer quelques "bidis", sorte de cigarette en feuille de tabac dont les indiens raffolent (à cinq centimes d'euros le paquet...) et continuons la soirée à les écouter chanter, les regarder danser...



Et à manger !








Nous reprenons la route, non sans faire le tour de TOUS les amis de Surbha, pour faire des selfies avec eux, et nous montrer un peu en bêtes de foire dans tous les villages avoisinants.



Chaque arrêt nous vaut un bel attroupement, alors on s'amuse un peu avec la foule.



Et quand je parle de route... Des pistes et des vaches quoi.


Et nous tombons en rade ! Enfin ! Une vrai panne, on ne sait pas tout de suite ce que c'est ! Mais par chance les indiens débarquent, reniflent la selle et HURLENT la solution... Moui moui moui diagnostique très intéressant, je n'avais encore jamais tenté le reniflage de selle mais on joue les sceptiques et décidons d'ouvrir le moteur... Non sans se faire insulter par les mécaniciens, que j'ose défier ! Et littéralement "faut être fou pour ouvrir un moteur pour le réparer. Nous on sait que ce sont les bougies c'est tout! On l'a vu en regardant la moto!". Alors j'avoue qu'en trouvant un carburateur complètement bouché, après cinq heures de raillerie et de pointage du doigt, j'éprouvais une grande fierté à leur faire une petite leçon de mécanique sous leur air coupable et à démarrer en trombe!
 Et pour dormir, nous expérimentons une nouvelle fois le coup du temple Hindou... Et cette fois on se le promet ce sera la dernière ! Musique à fond dès cinq heures du mat', défilé de curieux... Pas tout à fait la nuit de rêve !

Nous avons d'ores et déjà à ce stade là, abandonné le Gujarat (pour les raisons financières, et la perte de trois de nos CB) et nous décidons d'investir le "golden triangle" touristique Indien : Jaisalmer, Jaipur, Taj Mahal. Dans l'espoir notamment de camper plus facilement à la frontière Pakistanaise. Nous passons une nuit dans une ferme, tenue par un Rajput. Une caste relativement aisée, et je ne me lance pas dans le système de caste, car il faudrait une vie entière sur place pour en percevoir la complexité et en peser les conséquences sociales et économiques ! Faites un tour sur google, et si un jour vous êtes en Inde, abordez le sujet sans appréhension raciste sur le sujet, et alors les indiens vous en parlerons volontiers ! Par contre entachez la discussion de vos préjugés, et cela sera un peu plus compliqué!

Du reste au réveil, qui dit ferme dit piaf en tout genre de partout.


Et quelle bonne surprise de (re)trouver un martin pécheur, aussi beau ! Notre animal fétiche d'Australie (le Laughting Bird) dans une si belle robe, qui vient poser pour la photo, nous dévisageant de son regard affûté.


Avant de partir on nous jette les armes de la famille dans les mains, qui ont servi pendant les guerres indo-pakistanaises des années 70.

Quelques kilos de ferraille qui ont fait leur temps, et dont on préfère ignorer le passé.



















Du reste, conformément à nos espérances, la frontière Pakistanaise s'avère un poil plus tranquille, et nous passons quelques nuits dans des spots idylliques... mais pas si tranquilles pour autant ! Les indiens nous réveilleront le matin avec des mots très durs sur notre habitude de camper, et nous expliqueront qu'un touriste ça va à l’hôtel c'est tout !

Mais pas le temps de penser à eux, on se réchauffe sur notre P3RS enfin fini, et on profite du calme de la nature (loin des routes pour une fois.) Et de toute façon, la moto est enlisée convenablement, on ne peut pas bouger comme ça alors.....


Une petite photos pour nos sponsors, et hop !
Après une dizaine de jours riches en rencontres, mais vides de toutes activités sympas et encore moins de routes intéressantes, nous avons enfin avec un peu de matière: le superbe fort de Jaisalmer. Mais d'abord nous décidons d'arpenter le centre ville ! Le GPS indique une route... Ben oui mais bien sûr, une "route".

il faut déjà que les valises passent partout, mais si on croise des vaches en prime...
Le tout sur du pavé glissant en montée avec des angles à 90 degrés, sensations garanties !



Mais voila que la forteresse de détache dans le ciel !


A peine les premières marches franchies, on voyage dans le temps ! Et dans les jeux vidéo...



Si si, j'en suis sûr les joueurs assidus d'Aladin sur Méga drive reconnaîtront ce genre de passage !






Mais on apprécie surtout l'authenticité des lieux, et les démarchages plutôt modérés une fois nos casques déposés.






L'Architecture est originale, et en tout point magnifique !


Par contre je connais un logo qui s'est fait plagier sans pitié... Hein le guide du routard ?


Depuis les tours de garde on admire l'horizon, plutôt plat.



On ne voudrait pas avoir à assiéger de pareils murs !



On peut aussi visiter un certain nombre de temples dans la ville fortifiée, dont des temples jaïns, très particuliers et dont les codes religieux le sont tout autant.



Dans ce genre d'endroit on se surprend à admirer la moindre corniche, la plus petite pierre et n'importe quelle porte.



Les petites ruelles finissent toujours sur un point de vue sympa, ou une grand mère au visage millénaire qui vous demande quelques roupies en échange d'une photo. Une forme de mendicité assez classique en inde, puisque régulièrement on vous "photo bomb" et on vous demande de l'argent pour avoir le droit de garder la photo avec le dit indien dessus... qui vous a en prime massacré votre photo. On résiste sans difficulté mais parfois ça peut être lassant.


Le fort parait imprenable.


Le lendemain nous fonçons sur Jodhpur, continuer notre tournée des forteresses mythiques de la Terre sacrée indienne.
















Nous recommençons l'expérience des petites rues, mais mettons le holà avant que cela ne devienne trop étroit cette fois.



Un petit écureuil nous souhaite la bienvenue sur le rempart de la forteresse, puis nous passons la grande porte principale.

Gare à vos fesses en passant les portes... piquantes !


Nous rentrons par la partie la plus récente, offerte par un maharaja en l'honneur d'un siège déjoué par les Jodhpuriens, et donc moins intéressante que le fort en lui même.







Nos petit amis cervidés se proposent de nous montrer pourquoi on appelle Jodpur la "ville bleue"


Ça grattttte

Et effectivement, dur dur de ne pas comprendre!
Puis nous franchissons l'accès principal du château.


On y croise des jeunes mariés, qui y font leurs photos de mariage, à raison.


La vue sur la ville est superbe,


Mais on préfère regarder l'immense rempart, qui en impose grave ! Et on se prend à chercher les impacts de boulets de canon des grandes batailles passées, parfois entourés en jaune pour nous aider à les trouver.



Dans le petite carillon de la place, on y croise tout un bestiaire !





On gravit les marches du palais, et espérons pouvoir, enfin, franchir les épaisses fortifications.



A tort ! Car la visite ferme tôt... Et nous repartons, sous les notes enjouées d'un joueur de flûte.


Un dernier regard, et nous voilà en route pour notre dernière étape indienne... Le Taj Mahal !


Après des HEURES INFERNALES de bouchons dans Agra, nous parvenons au Mausolée Sacré emblématique. Bien sûr on ne prend pas les cartes, pas de distributeur, mais le shop du coin est tout à fait d'accord pour nous arnaquer et nous faire un peu de change, quitte à même essayer de nous refourguer des coupures interdites dans le pays ! Nous finissons par réussir à passer les portes, et par chance bénéficions d'un beau temps.


Tout n'y est que beauté, travail d'orfèvre et le tout, dans une recherche acharnée de symétrie. Passé la fameuse porte en ellipse, nous pouvons enfin l'admirer et oublier un peu la chaleur des rues d'Agra.


L'intérieur du mausolée est interdit à la photo, mais on ne se prive pas pour les extérieurs ! Notez que vous ne le voyez pas sur les photos, mais les 4 "minarets" sont inclinés de cinq degrés vers l’extérieur pour ne pas chuter sur le Taj Mahal en cas de séismes, prévoyant les architectes à l'époque !


Les bâtiments annexes (tous symétriques, sur un axe qui part du tombeau de Mme) ne doivent en aucun cas être exclus de la visite.



Véritable chef d'oeuvre, les murs sont creusés et incrustés de pierres semi-précieuses et de marbres de différentes couleurs pour dessiner les motifs! Aucune peinture donc, une inscription faite pour durer !


Le moindre relief est saisissant de beauté.



Du bout du Taj Mahal on peut admirer le fleuve, et apercevoir une hypothétique tentative de construction d'un deuxième mausolée, prévu pour être en tout point symétrique, mais construit en marbre noir ! Projet qui rendit fou de colère le fils du Maharaja qui enferma sont père, jusqu’à ce que mort s'en suive, dans le fort d'Agra. "On ne va pas me spoiler tout le flouz de mon héritage pour une tombe ? Me*de !!"

Vingt cinq ans de construction suffiront à édifier ce chef d'oeuvre pour la favorite du Maharadja.


On ne peut pas le deviner sur photo, mais il s'agit d'une illusion d'optique grandeur nature, donnant l'incroyable impression que les piliers sont en mouvement et tordus.
Et si on prend les minarets à part, on pourrait croire que les bretons ont copié le style pour leur phare !








On ne se lasse que difficilement d'observer le moindre recoin du "Taj" (pour les intimes) et de le photographier sous tous les angles. Noter ci-dessous les vingt cinq dômes, édifiés sur la porte principale, un pour chaque année de construction.


Pour le plaisir des yeux quelques détails du Taj Mahal :

Autrefois la pointe était recouverte d'or.






Je ne résiste pas à mettre un maximum de photos du Taji, parce qu'au prix qu'il coûte dans "Hotel" (Hein Guillaume ??) le jeu de société, le "Taj Mahal" mérite un peu d'attention !


On résiste pas au selfie bien sûr ! (même si deux indiens essayent de faire payer les touristes pour l'avoir fait ! Bien tenté... )


Nous prenons une chambre dans un hôtel non loin, avec s'il vous plait, vue sur le Taj ! Une première nuit en hôtel pour une poignée de roupies, qui viendra nous reposer convenablement après presque trois semaines éprouvantes de camping sauvage.


Et pendant qu'on boit le café, les babouins eux se tripotent sur les toits.


Et de là mes amis, nous traçons. Car on en a marre de l'Inde, et il nous tarde de mettre roues à terre au Népal. Nous roulons avec acharnement sur les sections en mauvais état jusqu'à la frontière Népalaise. Et comme d'habitude, le moindre arrêt nous vaut un bel attroupement, capable de rester là des heures, ne s’écartant sous aucun prétexte ! Alors on joue un peu, on essaye de s'amuser à l'aide de grands "coucou" et ils finissent par s'y prendre !


Je vous laisse imaginer qu'il y a autant de personnes, à gauche, à droite et derrière ! Et c'est un arrêt normal... Prenez maintenant conscience qu'un tiers de la foule vous suit pas à pas, et au moment où vous avez posé pied à terre elle ne vous lâchera sous aucun prétexte quelque soit votre activité... faire à manger, la sieste... Ou aller au toilettes ! On prend l'habitude, mais ce n'est pas évident au démarrage!


Mais sans plus d'attente, subitement nous y sommes ! Nous passons sans encombre la frontière Népalaise, demandons deux visas "on arrival" et voilà... le Népal. C'est le cœur serré que nous passons l'étroit pont du barrage frontalier... Pour y croiser un 4x4 gardois !

Comme quoi ça voyage un français !






Aussitôt nos visas en poche, nous arpentons, le cœur serré, les routes du Népal. Et quel changement d'ambiance, les routes sont quasiment désertes, on ne klaxonne presque plus et les Népalais ont toujours le sourire aux lèvres. La moindre interaction avec eux vous réchauffe le cœur, tout n'est que sourire et gentillesse.




Cerise sur la gâteau, camper se révèle un jeu d'enfants, et .... les népalais s'en COGNENT royalement. On nous laisse tranquillement camper où on veut, et on se contente de nous saluer respectueusement en nous souhaitant une bonne nuit... Changement d’atmosphère après trois semaines plutôt étouffantes en Inde.


Et sur la route de Katmandou, on décide de profiter un maximum. Nous marquons une première étape dans le Bardia National Park, dans la lodge de "Mr. B". Un très bon endroit où poser ses fesses dans les parages.

Mr. B en personne.
Un véritable petit coin de paradis en fait...







Le soir même, il nous propose de grimper à bord de sa jeep, et de faire une petite visite au sanctuaire d’éléphants du coin.


Et là, une maman et son petit bouille nous attendent bien sagement. Comment ne pas craquer ? Sont trop gnon'...




On assiste au "feeding" des éléphants, qui ont la chance de se faire préparer de délicieuses petites boules vertes remplies d'une mixture spécialement conçue pour eux.



On approche vraiment de près, jusqu'à pouvoir caresser l'éléphanteau.


Mais aussi les modèles adultes !



Depuis la réserve, on peut observer la rivière qui sépare la forêt communale de la zone protégée, car le Bardia est avant tout une réserve de tigres sauvages et de rhinocéros !


Et sous une belle lune de soirée, Mr. B nous convainc d'enquiller le lendemain pour un safari en jeep, en compagnie de deux bénévoles allemandes (18 ans et professeure à l'étranger !) et d'une américaine.

Alors c'est parti! Réveil à cinq heures du matin, avec l’espoir d'apercevoir l'un des fameux tigres, malgré la saison inappropriée.

Et sur les pistes du Bardia, on y croise bon nombre de cornacs !


A peine parti, des troupeaux de biches croisent notre route, s'enfuyant tranquillement dans les fougères.

Notre conducteur marque un première arrêt, et nous indique au sol des traces de tigre !



Et quand le regard quitte le sol, vous pouvez apercevoir de nombreux singes perchés dans leur arbre, ou encore des aigles.



On s'arrête régulièrement pour marcher à travers la jungle brumeuse, aussi silencieusement que possible.





Notre guide arpente le parc les yeux fermés et joue les équilibristes.

















On s’arrête sur de nombreux spots, où l'on reste tranquillement à observer pendant de longues minutes, et parfois quelques heures la ligne d'horizon, dans l'espoir incertain d'apercevoir un tigre ou un rhinocéros.



Pas de chance pour ce matin, on continue notre route. A défaut de tigre, notre guide nous montre au loin un arbre avec d'intrigantes protubérances.

Et on se passe aisément de l'envie d'aller grimper dans celui là ! Il s'agit de centaines de milliers d'abeilles agglomérées les unes sur les autres.




On enchaîne les spots en se prenant, l'espace d'une journée, pour d'intrépides explorateurs.


On y croise un certain nombre de "red bug" mais toujours pas de faune spéciale.


La jeep reprend sur son rythme calme, s’enfonçant toujours plus dans la jungle...


... Ou dans les rivières.


On croise principalement deux espèces de singes,



Et un nombre faramineux de biches ! Bambi, la relève est là ! Faut dire qu'avec plus de deux milles cinq cent représentants rien que dans le parc...


A l'heure du repas, on décide de rester deux heures sur un emplacement bien sympa en haut d'une petite falaise.


Et alors que je photographiais oisivement une paire de piafs, des cailloux, du sable (bref je m'ennuyais ferme) *BOUM* la terre qui tremble, et au loin un arbre qui tombe !

Ah bha c'est pas commun ça! un, puis deux, puis trois arbres aux tas en quelques instants.
Et l'on devine au loin la forme d'un pachyderme énervé, qu'un arbre a du regarder de travers.


Mais toujours pas de gros matou. Alors on se fait une petite photo de groupe, un peu frigorifié faut l'avouer.

Et on continue sur notre foulée, jeep/rando.






On en vient à se lasser des biches, et notre conducteur s'enfonce toujours plus loin.





Mais rien à faire, on croise des Golden Duck de l'amour, des biches encore et toujours mais pas de rhino ni de tigre. Ah si une paire de Santiag, sauvages pas encore raffinés, mais c'est moins cool.


Alors on rentre, un peu la mort dans l'âme, après une tout même fort sympathique journée. Et notre guide nous amène dans l'enclos d'un rhino apprivoisé ! (Qui a malencontreusement tué un villageois, d'où son enfermement, mais bon les bêtises ça arrive hein ? Puis comme il est aveugle moi je suis sûr qu'il ne l'a même pas fait exprès d'abord.)


On nourrit la bestiole, vraisemblablement affamée, et on se réconforte de notre échec diurne en touchant l'imposant pachyderme.


Et soyons fous, un petit pachy-selfie :)


La journée se finit en apercevant au loin dans sa cage, un léopard capturé, qui avait la fâcheuse manie de manger les chiens et chèvres du village, et qui lorgnait de temps en temps un peu trop près du côté de la sortie d'école.


Le regard ne laisse nul doute, il se fait chier. Mais bon, fallait pas manger la chèvre de Mr Seguin...


Après trois jours dans le Bardia, nous reprenons la route, et faisons une pause sur le bord d'un barrage. Et alors qu'on regarde la rive calme...



 ...on aperçoit sous l'eau (où l'on aurait pu avoir la mauvaise idée d'aller se baigner) de bien tranquilles reptiles, qui lézardent à côté des cormorans.



Mais les sacs à main en écaille ne semble pas effrayer la volaille, qui reste prosaïquement à un mètre d'eux, dans une ignorance qui me blesserait franchement si j'étais un morceau de maroquinerie brute avec une mâchoire remplie de vilaines dents.

"Même pas peur la ceinture"

Il y a donc des crocodiles sur les rives népalaises! Bon à savoir, à rajouter à nos compagnons nocturnes de camping potentiel : serpents mortels, araignées en tout genre, rhinoFéroce, éléphants sauvages, tigres et quelque léopards. Un bestiaire fort sympathique !








Le soir venu, nous prenons enfin le temps de mettre notre dernier drapeau à jour sur les valises, qui commencera bientôt à manquer de place ! A l'encart vide, c'est le drapeau de l'Oman, qu'on n'avait pas prévu...




Nous retrouvons la compagnie de notre amie Australienne, la St Andrew Spider ! Qui est cachée derrière sa croix, absolument invisible de l'autre côté.


Mais la nature nous réserve d'autres surprises, dans notre quête du bois pour allumer notre feu sacré de la soirée, comme cette superbe liane....


On ne résiste pas à l'envie de grimper dessus.





Le lendemain, alors qu'on erre dans les rizières à la recherche d'un spot de camping, deux policiers de Népalgunj débarquent ! Faut dire que notre grosse mémère avec ses longues portées au milieu d'une rizière en pleine nuit, ça attire l'attention... Et après s’être moqués de nous quelques instants, nous invitent chez eux à cent mètres de là. Nous passons une superbe soirée, et nous leur promettons de revenir le lendemain soir, pour participer à une fête organisée par Nerendra et la police de Nepalgunj rien que pour nous !



On descend quelques bouteilles tous ensemble, et la mère de famille nous demande de mettre un peu de musique avant de lancer la grande session de danse ! Et nous voilà à alterner les rythmes électro et les danses culturelles Népalaises. Toutes les cinq minutes "l'oncle" nous invite à nous asseoir pour déguster le plat suivant, crackers népalais épicés, poulet BBQ, Dal Bhat évidemment et ça n'en finit jamais !




Encore une soirée épique...


Mais nous ne pouvons pas quitter Nepalganj sans reprendre des momos dans notre restaurant favori le "Namaste"... Les "Namastes Spéciaux" et on n'en retrouvera pas des aussi bons avant longtemps...


La suite de notre itinéraire, consistant en une succession de deux journées de routes montagneuses, nous amènera à rencontrer Fabrice et Gisa un couple d'allemands, extras, partis quelque jours avant nous sur deux grosses motos (BMW. bien sûr).... Et avec qui on se suit à quelques heures, ou jours de route, depuis le début de notre aventure sans le savoir ! Il aura fallu arriver au Népal pour se rencontrer, après 16.000 km de routes presque côte à côte !

Nous nous faisons donc les compagnons de route d'une journée, sur un enchaînement de montagnes endiablé.


Et nous nous promettons de nous retrouver plus tard, à Pokhara.

Le temps d'acheter quelque patates, à vingt cents le kilo... (dans l'énorme tas par terre)












Et nous voilà presque à Lumbini !


Lumbini, lieu de naissance de... Bouddha mes potos ! Et ouais quand même, pas n’importe quel blaze ! Sur le chemin, on trouve les piafs de angry bird. Mais hélas la météo ne se rangeant pas de notre côté, nous découvrons un grand parc à peine visible, dans un brouillard à couper au khukuri.








On concentre donc la visite sur le temple sacré de la naissance de Bouddha.




Mais le cœur de la visite est protégé (des photos encore une fois...) et des intempéries. Une pierre symbolise l'emplacement exact ou Bouddha serait venu au monde, et sur le mur qui y est adjacent nous sommes invités à prélever une feuille d'or et à la mettre sur le front.



Une fois le sanctuaire traversé, on atterrit dans le jardin sacré, ou des moines se relaxent et prient.

L'ambiance est unique, on navigue sous les drapeaux de toutes parts, pieds nus sur les tomettes glacées, et on admire des arbres centenaires.




















La coiffe du sanctuaire est plutôt drôle à regarder dans le détail.



Le parc de Lumbini est auréolé d'une dizaine de monuments et temples sacrés, mais la météo ne nous permet même pas d'en voir le sommet ! Alors on se contente de tenter l'une des pagodes de la paix, qu'un japonais a passé le plus clair de sa vie à parsemer dans le monde entier après la seconde guerre mondiale. Un peu plus de mille au total. Toutefois la visibilité n'est pas meilleure.



Trop de mauvais temps, tue le beau temps ! Alors on fonce sur la prochaine étape de notre voyage, Pokhara ! Base-camp de la plupart des trek des Anapurna, la ville mérite-t-elle sa réputation ? C'est ce que nous allons voir ! Après une route de montagne ravagée, et une pause à Tansen.




Et si Tansen ne nous séduit pas outre mesure, nous montons à travers la ville, pour atteindre son plus haut point, d'où nous obtenons notre premier aperçu sur la chaîne des Anapurna !

Impatients, nous repartons à toute berzingue vers Pokhara à travers une route de montagne spectaculaire qui longe une infinité de rizières sur plateaux.







Et toujours cette même vue à couper le souffle au loin !

L'heure venue de camper, nous galérons un peu sur cette route sinueuse à trouver le moindre emplacement et finissons par nous établir sur le lit d'une rivière, entre deux piles de cailloux que les ouvriers de la région s'acharnent à trier.


Et nous voila arriver à Pokhara ! On se contente le premier jour de trouver un hôtel et de boire un coup avec nos amis allemands et un couple de français qu'ils ont rencontré en Iran.  Le monde des voyageurs est incroyablement petit :)









J'en profite pour faire recoudre mon cuir, qui ne ferme plus depuis.... L'Iran est ses cols enneigés !


Réparation qui tiendra une semaine...............
Je suis condamné à prendre le vent.












Le lendemain, on cède aux sirènes du lac, et décidons d'arpenter Pokhara sur l'eau. Dans une barge en bois, mais j'en suis sûr incrustée de marbre et de plomb. L'avantage c'est qu'on fait du sport pour la déplacer !











Et depuis le lac, nul meilleur endroit pour admirer le déluge de parapentiste !





Et si vous êtes très attentifs, vous noterez sur la photo ci dessous un aigle en compagnie du parapentiste ! Il s'agit d'une activité unique à pratiquer exclusivement ici, l'aigle vous accompagne pendant la descente et vous indique les meilleurs courants aériens non sans se poser sur vous à quelques reprises. Le tout pour seulement les bijoux de la reine, un rein, la prothèse de votre grand père et une ablation testiculaire.


On arpente de long en large le lac, et on se pose à toutes les extrémités.



Le tout en admirant bien sûr les premiers sommets des Anapurna, à quasiment 7.000 mètres d'altitude tout de même !

On se marre, faute de ramer efficacement pour déplacer notre enclume flottante (plus ou moins)


Evidemment les collines sont parsemées de statuts de bouddha en pierre.


Et sur une très bonne idée d'un revendeur de prise électrique de Pokhara, nous décidons de rejoindre le bas mustang, au cœur des Anapurna range ! Dans un royaume encore interdit d'accès il n'y a pas si longtemps et quasi inaccessible "Je vous promets que vous vous souviendrez de moi en arrivant la haut !" Et ben toi mon loustique, c'est sûr qu'on ne va pas t'oublier...

Mais d'abord on se paye de monter à la pagode la paix de Pokhara, que ce japonais à décidément planté de partout.

Et cette fois on peut même en voir le sommet !
 Et d'ici la vue est... GRANDIOSE !





Une fois le tour de la pagode effectué, sans chaussure et en silence, nous partons pour Jomsom.

Elle est chargée notre mémère hein ?
La première journée de route jusqu’à Riverside, (en bord de rivière...) se révèle déjà très très sportive.




Mais ce qu'on ne sait pas c'est que ce n'est rien en comparaison de ce qui nous attend le lendemain !

 
Le matin une ribambelle d'enfants descend de la montagne par un chemin vertigineux, que je ne n'emprunterai pas sans matos d'escalade ! Avant de traverser le pont sur la rivière (mais pas celui de la rivière Kwaï) 






Nous voila partis pour rouler les quatorze derniers kilomètres de pistes entre Riverside et Tatopeni... En quelques trois heures ! 




Passage de gué, pentes à l'inclinaison vertigineuse, torrents de boue, franchissements de roches trempées géantes, passages de corniche d'une dizaine de centimètres avec un aplomb d'une quarantaine de mètres, tout y est ! Infarctus après infarctus, Fanny doit descendre, parfois pousser, souvent marcher. Et bon gré mal gré nous avançons.


Piste ravagée, ou l'on croise parfois des bus ! Mais pas ceux de chez nous...



Et les passages argileux qui n'ont l'air de rien comme ça, ne se franchisse pas sans une certaine appréhension sur une machine de 490 kg !




Mais coûte que coûte, mère Africa trace sa voie sans défaillir ! Enfin un câble d'embrayage qui lâche bien sûr, mais c'est devenu trop banal pour en parler.


La poussière ambiante envahie nos poumons, et ceux de la machine.




Mais après quelque heures d'intenses émotions, on se rapproche enfin !



La piste se normalise, et l'on traverse une succession de petits villages.

 Ici il y avait une photos génial mais Blogger c'est du purin.

Toutefois, les locaux nous narguent sans complexe sur leurs petites machines tout terrain et foncent sans le moindre tracas.


Et enfin la vue se dégage !


Nous posons nos valises (mais surtout notre tente, les valises c'est un topos, une image, parce qu’en vrai faut quand même un bon quart d'heure pour les virer, mais peut-être vous aviez compris ? Bah...) dans la vallée, sur le bord de la rivière, puis l'on se jette dans les sources chaudes naturelles de Tatopeni !


Un réconfort amplement mérité après notre suante journée motorisée ! Chère petit vendeur de Pokhara, comme promis en arrivant, on pense fort à toi... Et on te maudit cordialement, en essayant quelques incantations vaudous sur le câble USB que l'on t'a acheté et qui ne marche pas.

Et de là nous payons notre "Tims" quarante euros tout de même, pour avoir le droit d’accéder a la suite du plateau, que nous choisissons de rejoindre en ... Bus ! Car oui, on nous annonce une route trois fois pire que tout ce qu'on a connu jusque là, suite au passage annuel de la mousson !

Et c'est ainsi que nous n'allons PAS à Jomsom... Et sautons du bus en marche après seulement six kilomètres de route ! Coincés par le chauffeur malhonnête qui se met à nous réclamer des sommes vertigineuses, à la limite du malhonnête en profitant du monopole de la ligne. Et nous randonnons forcés sur le chemin du retour vers Tatopeni. Mais quelle ballade mes aïeux ! En plein milieu des Anapurna, la veille de mon anniversaire, comment se plaindre ?


On relativise la situation, ça pourrait être bien pire...
On croise un itinéraire de trek, et on l'emprunte sans vergogne, après tout on a payé le TIMS de la région pour ça ! Les passerelles en acier sont plutôt marrantes à franchir, et gigotent dans tous les sens. Surtout quand on danse dessus à vrai dire.


Mais décidément, nous ne sommes pas bons sans notre moto... Alors on rentre la réconforter de notre abandon du matin même, et la chevauchons de nouveau sur le chemin du retour... Non sans appréhension puisqu'on sait ce qui nous attend ! Mais les suspensions ré-ajustées, et un peu d'expérience dans le guidon et voilà que tout se passe à merveille ! A peine le temps d'une pause photo pour la plus grande chute du parc, et nous voilà arrivés.


Et ce soir la nous campons en surplomb du lit d'une rivière (encore et encore et encore, je sais mais c'est trop pratique !).


Et nous nous levons ce vingt décembre, avec pour objectif de trouver une bouteille de vin et un resto sympa ! Parce-que j'ai bien envie de fêter mes vingt cinq ans, quand même! Et c'est à Bandipur que nous trouverons notre bonheur, au THC, The Hymalayan Cofee, dont le logo ressemble étrangement à une feuille de cannabis... Mais qui nous propose une terrasse privée et une vue sur l’Himalaya en personne ! Alors randonner la veille au pied des Anapurna range, et trinquer en matant l’Himalaya... Pas de quoi se plaindre !

Le sympathique village de Bandipur ne manque pas de charme, mais pas d'activité par contre ! Alors nous reprenons rapidement notre route, et campons le soir même sur ... un lit de rivière.


Et au matin une drôle de surprise nous attend au réveil.






Les villageois se succèdent devant notre tente, et achemine dans la rivière une pile d'imposantes bûches une à une. Un petit groupe qui attire notre attention, avant que l'on ne comprenne l'enjeu. La famille amène sous un drap le corps d'un enfant, et le pose sur le bûcher funéraire, avant de l'allumer.


Quelque chose que je n'aurais pas cru voir dans ma vie, encore moins au réveil.

Pendant ce temps, au dessus de nos têtes des ouvriers se hissent sur une nacelle et traversent la rivière chargés de ciment.

Mais le spectacle n'étant pas de notre ressort, ni particulièrement joyeux nous décampons aussi vite que possible.











Et sans le faire exprès, ou presque, nous atteindrons en ce vingt et un décembre... Katmandou !

La circulation se densifie, et après un ultime col la voilà qui pointe le bout de son nez. Capitale ravagée par le séisme de 2015, les rues y sont souvent défoncées, et les égouts coulent parfois à même les rues. Les dommages des secousses sont indéniables, et vont de la simple lézarde au tas de briques qui eut été autrefois une maison.




Et alors que l'on franchit le panneau Katmandou, notre compteur de vitesse lâche. 149.731 kilomètres, soit ... 16.999 kilomètres depuis Nîmes.

16.999 kilomètre d'aventure épique, de rencontres émouvantes, de tout terrain secouant, de routes droites et moins droites. De galères aussi, parce-que c'est le jeu, administratives ou pratiques. Mais nous y voilà.
On aime ce qu'on fait, et on se plait a se considérer comme des voyageurs et pas comme de simples touristes, mais jusque là Katmandou n'était qu'un nom sur notre valise ! Une destination lointaine, à l'image hippie des années soixante dix. Mais voila qu'on y est qu'on vient de le faire :

Nîmes -> Katmandou sur notre Africa-Twin de 1988 !
16.999 kilomètres éreintants, quatorze frontières sur de nouveaux mondes, une infinité de rencontres dont le souvenir nous colle souvent les larmes au yeux. Des myriades de paysages, tous plus spectaculaires les uns que les autres.


16.999 kilomètres pour nous, par défis et par plaisir, mais aussi par solidarité. Avec l'aide d'Action Contre la Faim nous avons récolté pas loin de 2.000 € entre le site et les dons direct, intégralement en faveur de ACF Népal !

Et ceci avec le soutient de notre famille, de nos amis et bien d'autres encore !
















Alors voilà une conclusion bien rapide me direz vous, et sur place l’accueil avec ACF ? Hélas programmé la veille de notre départ, un décès dans la famille de la responsable de l'antenne locale viendra mettre court à notre entrevue, et devant renvoyer notre moto en France par avion pour un certain nombre de raisons nous ne pouvions pas traîner ! Mais l'autre raison de cette fin précipitée, baclée peut-être même me direz vous....  C'est que ce n'en est pas une !

Certes nous avons du "boîter" miss Africa et la renvoyer en France non sans une pointe de nostalgie, après ces 16.999 kilomètres d'aventures qu'elle a relevé avec brio, et mieux encore...
(Agence local : Eagle Export Cargo dont je donne les coordonnées avec plaisir.)

Nous l'avons désossée... emballée...


Et même emmurée !


Mais ce n'est que pour mieux profiter de la deuxième parti de notre voyage, de la fin secrète que l'on se réserve depuis si longtemps !

Nous avons lâchement renvoyer titinne, et l'intégralité du matos de camping ! Embarqué quelques fringues, notre apn, quelques outils et nous voilà débarqués au.... Cambodge ! Où nous venons d'acheter deux motos vietnamiennes pour perpétrer un petit tour de l'Asie du Sud Est, et avec deux guidons cette fois !

Nos fières petites "Espero" made in Vietnam.


Mais c'est un autre chapitre, et je pense qu'il y en a assez pour aujourd'hui...

Alors on pense bien à vous sous nos cocotiers, bonne année à tous  et ... à bientôt bien sûr !

G&F Sihanoukville,
Le 04/01/2017.