mardi 7 juin 2016

Le commencement.

Les premiers mots sont toujours les plus compliqués à trouver. Ceux d'une dissertation, d'un livre, d'une lettre à son oncle Croato-Serbe, ou en l’occurrence ceux d'un carnet de voyage. D'un blog en fait, simple empilement d'articles mal écrits et trop personnels, ressassant tout un tas de photos mal prises mais qu'on est toujours fier de montrer sans plus d'intérêt pourtant que de pouvoir -un jour peut-être- regarder des tas de souvenirs au coin du feu en disant à ses petits-enfants "tu vois j'y étais".

Mais "carnet de voyage" ça sonne vachement mieux. Prétentieux certes, mais mieux. Et comme nous voila débarrassé de cette contraignante histoire de premiers mots, nous voici prêts pour un nouveau départ.

http://australian-road.blogspot.fr/

Et si cette notion peut paraitre distante et classique, elle représente pourtant à nos yeux une notion bien concrète à quelque quatre-vingt dix jours du top départ.

Partir, est un verbe intransitif  (je ne sais pas ce que ça veut dire, voyez avec Larousse, lui il sait) mais c'est aussi et avant tout un ensemble de notion, dont celle de l'abandon.

01mars20142528442529Partir, c'est abandonner derrière soi un certain nombre de choses, que l'on retrouve parfois à son retour -si l'on revient- comme la famille, les amis, les croissants au petit déjeuner et du beurre comestible; et d'autres que l'on laisse définitivement derrière soi. Tout ce qui fait partie de son mode de vie.
Un appartement et son lot de confort, tel que l'eau courante, l'électricité, les douches chaudes, internet en haut débit...
On laisse aussi son travail, son réseau, les petites rues autour de chez soi que l'on connait si bien. Mais ce que l'on abandonne le plus définitivement, c'est une petite part de nous même.
 
Une fois rentré les choses ont continué sans nous certes (et heureusement), mais on fini par retrouver son train train quotidien, un travail, et une vie bien rangée. Mais jamais on ne revient tout à fait comme on est parti. Le voyage ça vous change, et c'est tant mieux ! Sinon pourquoi le faire hein ? Autant regarder Arte... (ou pas)

A découvrir qu'il existe quelque chose d'autre, de simplement différent de ce avec quoi l'on a grandi, vécu, on fini par poser un regard un peu plus distant sur le monde qui nous entoure. Les gens voient les choses différemment de vous là-bas ou ailleurs, et chaque rencontre -au fond de l'outback Australien avec un ranger, ou dans le Trans-sibérien avec cette vielle dame un peu nostalgique- peut briser vos évidences. Vos chères croyances si bien ancrées, que vous prenez pour des fondements immuables de la vie.

Partir, c'est dur. C'est éprouvant, physique, prise de tête, couteux, parfois périlleux (D'accord, on meurt tout aussi bien en traversant la route devant chez soi pour aller chercher le pain, mais on se sent moins aventurier non?). Alors pourquoi le fait-on ? Comme je l'ai dit un peu plus haut, à quatre-vingt dix jours du départ, même si le niveau d'anxiété lié aux préparatifs monte progressivement, que rien n'avance (mais il serait bête d'avoir déjà tout préparé non ? ), que tous les jours de nouvelles problématiques nous sautent au pif puis au paf, tant sur la préparation purement mécanique de la moto que d'un point de vue administratif - jamais on ne se pose la question du pourquoi. C'est une sorte d'évidence à laquelle on doit faire face. Suite à nos première pérégrinations en Australie (Par ici si la curiosité vous titille la souris.) nous nous sommes retrouvé en manque de voyage.
Nous étions partis les yeux écarquillés, pleins de rêves innocents la première fois, mais maintenant que l’on sait à quoi s'attendre, à la difficulté réelle du voyage, on pourrait être plus prudent non ? Bha non... malgré les requins tueurs, les araignées géantes, les douches froides, les galères à la chaine, la distance... On a fini par ne rêver que d'une chose, repartir. Alors nous voila obligés de repartir ! Et finalement, le plus facile c'est de reprendre l'aventure, et non plus de rester ici bien sagement. Alors autant le faire non ? On partagera ici nos fragments de route, ces morceaux d'histoire que l'on peut coucher sur papier, et là où on ne trouvera pas les mots, on mettra des photos. Pour le reste il faudra compter sur votre imagination, car les articles que l'on publiera ici seront malgré tout, égoïstement destinés à nous-mêmes d'une certaine façon. Pour tracer notre aventure sur le papier (numérique, mais ayez un peu le sens de la métaphore, sinon c'est mal parti.) quand la mémoire nous fera défaut, et que les souvenirs se mélangerons dans une confusions alzheimerdesque.

Et c'est sur cet ultime néologisme complètement grossier, que je vous dis à bientôt (plus ou moins), pour vous donner des nouvelles du départ.

G&F 07/06/2016
Vergèze

1 commentaire:

  1. Cela promet un beau voyage 'aventuresque'avec tout ces inattendus décoiffants, bouleversants, époustouflants. .. On a hâte de lire la suite même les préparatifs qui font partie du voyage . Bon courage

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